Le maire de la commune de Kafountine a alerté, samedi 20 janvier 2024 que le quai de pêche de sa commune, un des plus importants au Sénégal, est fortement menacé par l’avancée de la mer.
David Diatta s’exprimait lors d’une visite guidée au profit des journalistes sur la menace de l’érosion côtière dans sa commune alors que 60 560 tonnes de produits halieutiques ont été débarquées, en 2023, au quai de pêche de Kafountine, soit une valeur de commerciale de 23 milliards 860 millions de francs CFA.
Sur ce point précis, David Diatta a dit que « le quai de pêche de Kafountine fait partie des quais les plus importants aujourd’hui au Sénégal.
L’année passée nous avons enregistré 1001 pirogues avec plus de dix mille pêcheurs. En 2023, nous avons débarqué du quai de pêche de Kafountine 60 560 tonnes de produits avec une valeur commerciale de 23 milliards 860 millions de francs CFA.
L’économie de Kafountine est donc fortement touchée sans compter les dégâts écologiques ».
Il a fait comprendre aux journalistes que trois hectares sur les 13 du quai de pêche de Kafountine sont maintenant dans l’eau. « Ce qui fait que les pirogues occupent plus d’un kilomètre du domaine touristique. Et, il y a un conflit ouvert entre les acteurs du tourisme et des acteurs de la pêche », a regretté l’édile de Kafountine.
Dans la commune de Kafountine, l’érosion côtière a pris des proportions inquiétantes n’épargnant aucune localité dont les nombreuses îles situées.
La visite guidée, conduite par le maire de la commune, Davide Diatta, a permis d’observer une progression fulgurante des vagues vers la terre ferme.
Cette menace sur la survie des communautés côtières a poussé pêcheurs, acteurs, populations et élus locaux à attirer l’attention sur un tel danger qui « hante » le « sommeil » des autorités locales.
« Depuis la nuit du vendredi 12 janvier 2024, nous vivons cette dynamique de la houle qui est en train de faire des ravages au niveau du littoral de Kafountine. Nous avons tiré la sonnette d’alarme pour alerter et demander secours », a fait savoir le maire David Diatta.
Pour lui, « le phénomène de l’érosion côtière est naturel ».
Mais, a-t-il fait observer, « Kafountine aussi de par sa position géographique du fait de la nature est devenue une zone très vulnérable face aux changements climatiques et à l’avancée de la mer ».
Il a regretté le fait que « la bande de sable qui relie la terre ferme de Kafountine aux îles Karones est aujourd’hui fortement impactée.
Il n’y a plus de route qui relie l’hôtel Karone et les infrastructures hôtelières qui sont là-bas au reste de Kafountine. Le quai de pêche de Kafountine est en train de disparaître. Ce n’est plus une menace mais c’est un vécu ».
L’usine de poisson située au bord du quai de pêche de Kafountine qui aujourd’hui recrute plus de 150 jeunes va très bientôt fermée parce qu’elle est fortement atteinte, a-t-il souligné.
Aussi, à cause de cette avancée de la mer, l’eau a presque occupé le site d’Omar Foutiyou Tall, un lieu où les populations de Kafountine se réunissent tous les ans pour prier. Suffisant pour le maire de déplorer cette situation.
« Il y a un risque avec l’installation des poteaux électriques.
Le site d’El Hadji Omar Foutiyou Tall qui un est un lieu de culte et qui fait l’objet de visite de centaines de pèlerins à Kafountine est en train de partir de façon dramatique. Le cimetière aussi est atteint ».
« Il faut faire en sorte qu’il y ait des actions urgentes pour dégager une voie qui va relier le reste de Kafountine aux infrastructures hôtelières et prendre des mesures en mettant en place des infrastructures de protection du littoral avec les brises de mer ou les rochers », a poursuivi l’édile.
« Nous n’avons pas encore enregistré de pertes en vies humaines mais nous avons de fortes craintes », a soutenu le maire de la commune de Kafountine, faisant savoir que des jeunes qui travaillaient au quai de pêche sont aujourd’hui gagnés par le désespoir et tentés par l’émigration irrégulière.
Pour sa part, le président du quai de pêche de Kafountine, Boubacar Diama, a plaidé en faveur de l’appui de l’Etat pour arrêter cette avancée de la mer.
« Nous appelons les autorités à nous venir en aide le plus rapidement possible. Cela dépasse nos compétences. Dans les années 80, l’eau était à environ 200 mètres. Mais aujourd’hui, nous sommes dans l’eau.
La mer avance d’une façon extraordinaire. Nous appelons au secours. Nous avons un quai de pêche sous-régional. L’espace est réduit. Ce quai risque de disparaître.
Nous demandons une intervention rapide », a-t-il dit.
De son côté Saliou Boye, un pêcheur en activité au quai de pêche de Kafountine a laissé entendre qu’« il y a une avancée énorme de la mer. Nous avons peur. Il y a beaucoup de dégâts. Nous avons énormément perdu ».
VivAfrik