L’élargissement du « Programme des villes africaines » à six nouvelles municipalités du continent a été approuvé par le 13ème Comité de supervision du Fonds de développement urbain et municipal (UMDF, sigle en anglais pour Urban and Municipal Development Fund) de la Banque africaine de développement (BAD). Le programme, un des piliers de l’action du Fonds, consiste à accompagner des villes africaines dans l’élaboration de plans d’investissement structurants à court, moyen et long terme.

Si l’on se fie à un communiqué de la BAD reçu à VivAfrik, le programme concerne les villes suivantes :

_Kolwezi, ville minière du sud de la République démocratique du Congo, confrontée à une croissance urbaine rapide et à d’importants enjeux environnementaux ;

_Grand Nokoué, ville de plus de deux millions d’habitants et poumon économique du Bénin ;

_Buffalo City, cité côtière sud-africaine pour laquelle la résilience climatique est une priorité ;

_Joal, une ville moyenne du Sénégal, qui cherche à davantage intégrer les enjeux environnementaux et sociaux dans son développement économique ;

_Juba, au Soudan du Sud, qui priorise la fourniture de services de base pour une population croissante et particulièrement vulnérable et ;

_Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, qui envisage de combiner des projets sur la résilience climatique, la mobilité urbaine et l’énergie durable.

Pour ces municipalités, le Fonds de développement urbain et municipal financera un programme d’accompagnement de plusieurs mois, au cours duquel sera réalisé un diagnostic précis des points forts et des vulnérabilités de chacune de ces villes, notamment au regard des enjeux économiques, sociaux, climatiques et de genre. Il s’agira ensuite d’identifier des projets d’infrastructure transformateurs autour desquels fédérer les bailleurs de fonds publics et privés.

Le Comité de supervision du l’UMDF, qui a pour mandat de superviser le Fonds et d’impulser ses principales orientations stratégiques, a pris cette décision lors de sa réunion des 19 et 20 juin 2024 à Tunis. Lors de cette rencontre, le Comité a passé en revue les avancées et les résultats du Fonds, ainsi que son programme de travail pour l’année 2024 qui prévoit d’allouer plus de 4,7 millions de dollars pour faciliter l’identification et la maturation de projets d’infrastructure urbains. Le comité, composé de représentants des donateurs du Fonds, est présidé par D. Menebhi, Program Manager au secrétariat d’État à l’économie de la Suisse, lit-on dans le communiqué.

Le document officiel précise que les représentants des donateurs et les équipes de l’UMDF ont échangé à l’issue de leur session avec les représentants de la municipalité de Tunis et du ministère de l’Environnement sur les avancées des activités soutenues par le Fonds en Tunisie. L’UMDF finance à hauteur de 500 000 dollars l’élaboration d’un projet de centre de collecte et de retraitement des déchets destiné à faire face aux besoins de la zone du Grand Tunis et à développer l’économie circulaire.

Mike Salawou, directeur du Département infrastructures, villes et développement urbain à la Banque africaine de développement, a chaleureusement remercié les donateurs pour leur soutien.

Il s’est engagé à renforcer l’efficacité opérationnelle du fonds ainsi que sa capacité à mobiliser davantage de financements et de partenariats pour plus d’impact. « La question du développement urbain est au cœur de la nouvelle stratégie décennale de la Banque 2024-2033, dont le Fonds de développement urbain et municipal est un instrument stratégique de mise en œuvre », a-t-il souligné. La stratégie décennale de la Banque 2024-2033 comporte notamment des données et recherches issues de publications financées par le Fonds et ses partenaires.

Fondé en 2019 et doté d’un budget de 50 millions de dollars, le Fonds de développement urbain et municipal est un fonds fiduciaire administré par la Banque africaine de développement. Ses contributeurs sont le Fonds nordique de développement ainsi que les gouvernements du Danemark, de l’Espagne et de la Suisse, et l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers.

Au cœur des priorités partagées par la Banque africaine de développement et par les bailleurs du Fonds figurent notamment l’adaptation et la résilience des villes africaines aux changements climatiques, ainsi que l’amélioration de l’accès des villes et collectivités locales aux circuits de financement publics et privés. Sur ce second thème, porté par le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, lors du dernier Africa Investment Forum, le Fonds est appelé à jouer un rôle de catalyseur.

VivAfrik

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