Le projet GALILEO, une initiative ambitieuse visant à révolutionner l’agroforesterie en Afrique subsaharienne, a été officiellement lancé lors d’un atelier stratégique qui s’e tient du 11 au 13 février 2025 à Dakar, la capitale sénégalaise.

Cet événement a réuni des représentants de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA), des personnalités politiques sénégalaises ainsi que les représentants de 24 partenaires du projet.

De l’avis de Dr Ndèye Hélène Diagne, représentante du ministre Sénégalais de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, ce projet entend innover le secteur agroforestier. « L’agriculture est et restera un pilier central de la souveraineté alimentaire du Sénégal.

Cependant, les systèmes agricoles sont confrontés à des défis majeurs : la dégradation des terres, la rareté des ressources naturelles, la difficulté d’accès à l’eau et au fourrage, la nécessité d’une condition agroécologique pour concilier production agricole et préservation de l’environnement.

C’est précisément dans ce contexte que GALILEO prend tout son sens.

Ce projet repose sur une approche intégrée et innovante combinant agriculture, foresterie et élevage pour créer des systèmes agrosylvopastoraux résilients, productifs et durables ».

A l’en croire, ce projet ne se limite pas à la recherche scientifique. Il repose sur une démarche participative et inclusive où chaque acteur, chercheur, agriculteur, organisation paysanne joue un rôle clé. Au cours de ce projet, vous explorerez les multiples facettes de l’agroforesterie, de ses potentialités à ses défis. GALILEO permettra de tester et de valider des innovations agroforestières adaptées aux réalités locales, d’améliorer la productivité tout en préservant les écosystèmes, et d’optimiser la gestion des ressources, notamment de l’eau et des sols ».  

GALILEO : Un projet innovant pour une agriculture durable

L’objectif principal du projet GALILEO est de promouvoir une approche multi-acteurs (AMA) afin de co-développer des innovations agroforestières adaptées aux contextes locaux.

Ce projet, qui couvre plusieurs systèmes agro-pastoraux, agroforestiers et agrosilvo-pastoraux, cherche à améliorer durablement la productivité agricole, les revenus des ménages, la résilience face au changement climatique et la biodiversité.

Le coût total du financement est de 7 millions d’euros sur 4 ans, selon Olivier Roupsard, coordonnateur du projet GALILEO et membre du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD).

« Nous avons monté collectivement de façon participative un grand projet de 4 ans dont l’idée principale est de relancer la dynamique agroforestière dans quatre pays africains : au Sénégal, au Ghana, au Cameroun et au Kenya pour un investissement de 6 millions d’euros entièrement financé par l’UE, auxquels s’ajoutent 1 million d’euros provenant de la coopération suisse, portant ainsi le budget total à 7 millions d’euros sur 4 ans », a-t-il expliqué.

GALILEO repose sur la mise en place de huit laboratoires vivants (LVs) agroforestiers et de quatre plateformes d’innovation (PIs) nationales, ainsi qu’une plateforme régionale couvrant quatre pays d’Afrique subsaharienne. Ces laboratoires vivants sont situés dans des zones semi-arides au Sénégal et au Kenya mais aussi dans des régions cacaoyères du Ghana et du Cameroun, sujettes à la sécheresse.

« Le projet intervient dans deux pays secs : le Sénégal et le Kenya et deux pays très humides dans lesquels on cultive le cacao : le Ghana et le Cameroun. La question de notre bailleur, l’UE, est la suivante : comment concevoir des systèmes agroforestiers pour faire face au changement climatique ?

Nous avons réuni un panel d’experts travaillant sur l’eau dans les systèmes agroforestiers, sur la productivité, sur l’association de l’élevage aux systèmes agroforestiers, et sur l’installation d’innovations, comme la mise en place de haies autour des systèmes agroforestiers pour nourrir les vaches et les intégrer aux cultures de manière contrôlée. Tout le projet GALILEO tourne autour de ces innovations, réalisées avec les paysans dans ce qu’on appelle des laboratoires vivants.

Au Sénégal en particulier, nous travaillerons dans deux zones : Niakhar et Dara », a expliqué M. Roupsard.

Cette diversité géographique permet d’étudier et de comparer divers modèles agroforestiers pour mieux répondre aux défis spécifiques de chaque région.

Méthodologie et approches collaboratives

Grâce aux approches multi-acteurs, GALILEO s’appuie sur différents types de participants à savoir les acteurs innovateurs, c’est-à-dire les agriculteurs ayant déjà adopté des pratiques agroforestières avancées, les acteurs cibles, faisant allusion aux agriculteurs acceptant d’expérimenter ces innovations et des acteurs de contrôle, c’est-à-dire les agriculteurs maintenant une gestion conventionnelle.

En testant et comparant ces approches sur des parcelles pilotes, le projet collecte des données essentielles pour modéliser les impacts futurs du changement climatique. Une analyse multicritère permet ensuite d’identifier les solutions les plus efficaces à promouvoir.

VivAfrik

Part.

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