En 2022, 2,5 milliards d’adultes de 18 ans et plus étaient en surpoids et sur ce total, plus de 890 millions étaient obèses, ce qui représente 43 % des adultes de 18 ans et plus en surpoids (43 % des hommes et 44 % des femmes) ; cette proportion a augmenté par rapport à 1990, où elle était de 25 %. La prévalence du surpoids varie selon les Régions, allant de 31 % dans la Région OMS de l’Asie du Sud-Est et dans la Région africaine à 67 % dans la Région des Amériques.

Environ 16 % des adultes de 18 ans et plus dans le monde étaient obèses en 2022. La prévalence mondiale de l’obésité a plus que doublé entre 1990 et 2022.

En 2022, on estimait à 37 millions le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids. Autrefois considéré comme un problème des pays à revenu élevé, le surpoids est en hausse dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En Afrique, le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids a augmenté de près de 23 % depuis 2000.

En 2022, près de la moitié des enfants de moins de 5 ans en surpoids ou obèses vivaient en Asie.

Plus de 390 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 5 à 19 ans étaient en surpoids en 2022. La prévalence du surpoids (obésité comprise) chez les enfants et les adolescents de 5 à 19 ans a considérablement augmenté, passant de 8 % en 1990 à 20 % en 2022. L’augmentation est similaire chez les garçons et les filles : en 2022, 19 % des filles et 21 % des garçons étaient en surpoids.

Alors que seulement 2 % des enfants et des adolescents de 5 à 19 ans étaient obèses en 1990 (31 millions de jeunes), en 2022, 8 % d’entre eux étaient obèses (160 millions de jeunes).

Causes du surpoids et de l’obésité
Le surpoids et l’obésité résultent d’un déséquilibre entre l’apport énergétique (alimentation) et la dépense d’énergie (activité physique).

Dans la plupart des cas, l’obésité est une maladie multifactorielle due à des environnements obésogènes, à des facteurs psychosociaux et à des variants génétiques. Dans un sous-groupe de patients, on peut distinguer des facteurs étiologiques majeurs (médicaments, maladies, immobilisation, affections iatrogènes, maladie monogénique/syndrome génétique).

L’environnement obésogène qui accroît la probabilité d’obésité chez les individus, dans les populations et dans différents contextes résulte de facteurs structurels qui limitent les possibilités de se procurer durablement des aliments sains à des prix abordables localement, du manque de mobilité physique facile et sans danger dans la vie quotidienne de toutes et tous, et de l’absence de cadre juridique et réglementaire adéquat.

Par ailleurs, l’absence de mesures efficaces dans le système de santé pour repérer la prise de poids excessive et le dépôt de tissu adipeux à un stade précoce rend l’évolution vers l’obésité plus probable.

Conséquences courantes sur la santé
Les risques que le surpoids et l’obésité présentent pour la santé sont de plus en plus attestés et de mieux en mieux connus.

On estime qu’en 2019, un IMC supérieur à la valeur optimale était à l’origine de 5 millions de décès dus à des maladies non transmissibles (MNT) telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, les cancers, les troubles neurologiques, les maladies respiratoires chroniques et les troubles digestifs (1).

Le surpoids chez les enfants et les adolescents affecte directement leur santé et il est associé à un risque plus élevé et à la survenue à un âge plus précoce de différentes MNT comme le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires.

L’obésité de l’enfant et de l’adolescent a différentes conséquences psychosociales néfastes ; elle a des répercussions sur les résultats scolaires et la qualité de vie, que viennent aggraver la stigmatisation, la discrimination et le harcèlement. Les enfants obèses ont de grandes chances de le rester à l’âge adulte et risquent davantage de souffrir de MNT à l’âge adulte.

Les conséquences économiques de l’épidémie d’obésité sont également importantes.

Si l’on ne fait rien, le coût du surpoids et de l’obésité à l’échelle mondiale devrait atteindre 3 billions de dollars des États-Unis (USD) par an d’ici à 2030 et plus de 18 billions USD d’ici à 2060 (2).

Enfin, l’augmentation des taux d’obésité dans les pays à revenu faible et intermédiaire, y compris parmi les groupes socio-économiques défavorisés, est en train de mondialiser rapidement un problème qui ne concernait autrefois que les pays à revenu élevé.

Le double fardeau de la malnutrition
De nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire sont confrontés à ce que l’on appelle le double fardeau de la malnutrition.

Alors que ces pays continuent de faire face aux problèmes des maladies infectieuses et de la dénutrition, ils connaissent une augmentation rapide des facteurs de risque de maladies non transmissibles tels que l’obésité et le surpoids.

Il n’est pas rare d’observer simultanément la dénutrition et l’obésité dans un même pays, une même communauté, voire une même famille.

Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les enfants risquent davantage de ne pas bénéficier d’une alimentation adaptée, que ce soit au stade prénatal, au stade du nourrisson ou du jeune enfant. De plus, ces enfants sont exposés à des aliments riches en graisses, en sucre et en sel, très caloriques, mais pauvres en micronutriments, qui sont généralement moins chers, mais aussi de qualité nutritionnelle inférieure.

Conjuguées à une activité physique insuffisante, ces habitudes alimentaires provoquent une augmentation marquée de l’obésité de l’enfant alors que les problèmes de dénutrition ne sont toujours pas résolus.

Prévention et prise en charge
Le surpoids et l’obésité, de même que les maladies non transmissibles qui leur sont associées, peuvent en grande partie être évités et pris en charge.

Au niveau individuel, il est possible de diminuer le risque en prenant des mesures préventives à chaque étape du cycle de vie, en commençant par la période préconceptionnelle et en continuant pendant les premières années de l’existence.

Ces mesures consistent notamment :

_à veiller à ce que la prise de poids soit normale pendant la grossesse ;

_à allaiter exclusivement au sein pendant les 6 premiers mois suivant la naissance et à poursuivre l’allaitement maternel jusqu’à l’âge de 24 mois ou plus ;

_à encourager les bons comportements chez les enfants en matière d’alimentation, d’activité physique, de sédentarité et de sommeil, quel que soit leur poids actuel ;

_à limiter le temps d’écran ;

_à limiter la consommation de boissons sucrées et d’aliments très caloriques et à promouvoir d’autres comportements alimentaires sains ;

_à avoir une bonne hygiène de vie (alimentation saine, activité physique, durée et qualité du sommeil, pas de tabac ni d’alcool, autorégulation émotionnelle) ;

_à limiter l’apport énergétique provenant des graisses et des sucres totaux et à consommer davantage de fruits et légumes, ainsi que de légumineuses, de céréales complètes et de noix ; et

_à avoir une activité physique régulière.

Les prestataires de santé doivent :

_mesurer le poids et la taille des personnes qui consultent les établissements de santé ;

_donner des conseils sur la façon de se nourrir et de vivre sainement ;

_lorsqu’un diagnostic d’obésité est établi, fournir des services intégrés de prévention et de prise en charge de l’obésité, associant une alimentation saine, l’activité physique et des interventions médicales et chirurgicales ; et

_surveiller les autres facteurs de risque de MNT (glycémie, lipides et pression artérielle) et rechercher d’éventuelles comorbidités et incapacités, y compris les troubles mentaux.

Les habitudes alimentaires et le niveau d’activité physique des personnes dépendent en grande partie de conditions environnementales et sociétales qui limitent considérablement les choix personnels.

L’obésité est une responsabilité sociétale plutôt qu’individuelle, et les solutions résident dans la création d’environnements et de communautés favorables qui font d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière les comportements les plus faciles à adopter et les plus accessibles financièrement dans la vie quotidienne.

Pour enrayer la hausse des cas d’obésité, il faut prendre des mesures multisectorielles qui prennent en compte, par exemple dans la fabrication des aliments, leur commercialisation et la fixation de leur prix, les déterminants de la santé d’ordre plus général (comme l’aménagement urbain et la lutte contre la pauvreté).

Au nombre de ces politiques et mesures figurent :

_les mesures structurelles, fiscales et réglementaires visant à créer des environnements alimentaires sains qui rendent les bons choix alimentaires possibles, accessibles et attractifs ; et

_les interventions du secteur de la santé conçues pour repérer les risques, prévenir, traiter et prendre en charge la maladie. Ces mesures doivent s’intégrer dans l’action menée plus généralement contre les maladies non transmissibles et renforcer les systèmes de santé en suivant une approche axée sur les soins de santé primaires.

L’industrie agroalimentaire peut jouer un rôle important dans la promotion d’une alimentation saine :

_en réduisant la teneur en matières grasses, en sucre et en sel des aliments transformés ;

_en veillant à proposer à tous les consommateurs et toutes les consommatrices des produits sains et nutritifs à un prix abordable ;

_en limitant la commercialisation d’aliments riches en matières grasses, en sucre et en sel, notamment ceux destinés aux enfants et aux adolescents ; et

_en veillant à proposer des aliments sains et à favoriser une activité physique régulière sur le lieu de travail.
Action de l’OMS

Depuis de nombreuses années, l’OMS sait qu’il faut s’attaquer de toute urgence à la crise mondiale de l’obésité.

Les États Membres de l’OMS ont approuvé les cibles mondiales en matière de nutrition (en anglais), qui consistent à éviter toute augmentation du surpoids chez les enfants, et l’objectif de lutte contre les maladies non transmissibles (en anglais) qui consiste à enrayer l’augmentation du diabète et de l’obésité d’ici à 2025.

Ils ont affirmé qu’une action mondiale accélérée était nécessaire pour s’attaquer au problème omniprésent et destructeur du double fardeau de la malnutrition.

À la Soixante-Quinzième Assemblée mondiale de la Santé en 2022, les États Membres ont demandé et adopté de nouvelles recommandations pour la prévention et la prise en charge de l’obésité et ont approuvé le Plan d’accélération de l’OMS pour mettre fin à l’obésité (en anglais).

Depuis qu’il a été approuvé, ce plan a modifié l’environnement politique de façon à donner l’impulsion nécessaire à un changement durable, et il constitue une base sur laquelle s’appuyer pour élaborer des politiques, les simplifier et les prioriser, faciliter la mise en œuvre dans les pays, avoir un impact et renforcer la responsabilité au niveau national et mondial.

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