Qu’est-ce que le ronflement ? Quand faut-il consulter ? Quelles sont les causes ? Quels sont les traitements contre les ronflements proposés ? Les réponses.

Le ronflement : qu’est-ce que c’est ?

Le ronflement est un bruit inspiratoire lié à un rétrécissement du passage au fond de la gorge. Il survient lorsque les muscles de l’arrière-gorge, du voile du palais (ou « palais mou », zone arrière du palais), de la luette et de la langue se relâchent pendant le sommeil profond. Chez certains ronfleurs, ces organes prennent alors plus de place et obstruent les voies respiratoires. Lors de l’inspiration, l’air a plus de mal à passer et fait vibrer anormalement le pharynx, provoquant un bruit de ronflement. Quand une personne ronfle, on parle de ronchopathie.

Source de gêne pour l’entourage, le ronflement est un motif de consultation de plus en plus fréquent.

En France, 40 % des plus de 50 ans ronflent de manière régulières. Et, 13 % des 25-45 ans déclarent avoir des problèmes de ronflement importants. Le ronflement peut aussi survenir chez les enfants.

Les traitements des ronflements

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Les facteurs de risques de ronflement

Plusieurs facteurs sont susceptibles de déclencher ou d’aggraver des ronflements :

  • _Le sexe : les hommes ronflent plus que les femmes.
  • _L’âge : le ronflement augmente avec les années.
  • _Le poids : le surpoids et l’obésité favorisent les ronflements quotidiens, avec ou sans apnée du sommeil.
  • _L’obstruction nasale ou naso-pharyngée : une malformation anatomique comme une déviation de la cloison nasale, une inflammation allergique, une atteinte infectieuse des muqueuses nasales ou des amygdales volumineuses peuvent entraîner un ronflement.
  • _La position couchée sur le dos aggrave les ronflements.
  • _L’alcool et la prise de certains médicaments (somnifères, tranquillisants ou d’antihistaminiques) à l’heure du coucher.
  • _Le tabac : il entraîne une inflammation chronique des voies aériennes supérieures gênant le passage de l’air.
  • _Une grossesse en cours.
  • _Une machoîre trop petite ou plus en retrait que la normale.
  • _Une langue trop volumineuse, des amygdales hypertrophiées, un voile du palais imposant ou une déviation de la cloison nasale.

_Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil, une cause fréquente du ronflement

Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS), nommé aussi apnée du sommeil est un trouble de la ventilation nocturne.

Durant le sommeil, le patient fait des pauses respiratoires nommées apnées. La respiration peut aussi diminuer, il s’agit d’hypopnées. Ces arrêts respiratoires durent 10 à 30 secondes et provoquent chez le patient des micro-réveils.

En effet, les apnées provoquent une diminution du taux d’oxygène : le cerveau doit réagir pour réveiller la personne afin qu’elle reprenne sa respiration. Le ronflement associé à ce syndrome n’est pas à prendre à la légère. Les conséquences de l’apnée du sommeil peuvent être sévères. De plus, des traitements très efficaces existent pour traiter ce trouble, comme les appareils de ventilation à pression positive continue.

Quand consulter ?

Dans de nombreux cas, les ronflements n’ont pas de conséquences sur la santé. Mais, ils peuvent être une source d’inconfort pour les autres (notamment pour le conjoint) et gêner leur sommeil.

Dans d’autre cas, ils peuvent s’accompagner d’apnées du sommeil et impacter le sommeil et la vie quotidienne du ronfleur (fatigue, somnolence, troubles cardiaques, hypertension artérielle, etc).

Les ronfleurs doivent consulter un médecin :

  • _Si les ronflements gène la qualité de votre sommeil ;
  • _S’ils ne se sentent pas reposés au réveil et que la fatigue s’accentue dans la journée ;
  • _S’ils somnolent dans la journée ;
  • _Si les ronflements sont associés à des troubles de la mémoire et de la concentration, à des maux de tête, une irritabilité et de l’anxiété ou encore à une baisse de la libido ;
  • _Si les ronflements entraînent des problèmes relationnels avec son partenaire de lit.

Diagnostiquer les ronflements

L’interrogatoire est une étape essentielle. Le médecin va rechercher les caractéristiques du ronflement (intensité, fréquence…), son retentissement sur l’entourage (gêne du conjoint, chambre à part) et sur le sujet : fatigue matinale, irritabilité, céphalées, somnolence diurne, apnée du sommeil.

L’examen clinique du voile du palais met en évidence la présence de faux piliers ou de piliers postérieurs épaissis à l’origine du rétrécissement de l’oropharynx et de l’obstruction des voies respiratoires. Lorsque le médecin tente de déclencher le réflexe nauséeux (haut-le-coeur réflexe provoqué par la stimulation de la luette par un abaisse-langue), il observe un élément qui signe le diagnostic : le rapprochement des deux piliers postérieurs et l’abaissement de la luette.

A noter : l’épaississement des piliers postérieurs peut être accompagné d’un épaississement de la luette ou du voile du palais. D’autres anomalies peuvent accroître le ronflement comme une déviation de la cloison nasale, une hypertrophie des cornets (lames osseuses des fosses nasales), etc…

Certains examens complémentaires peuvent être demandés :

  • _Un électrocardiogramme
  • _Une radiographie des poumons
  • _Un bilan biologique
  • _Les épreuves fonctionnelles respiratoires
  • _L’enregistrement du sommeil pour rechercher des apnées du sommeil.

Ronfleurs : comment arrêter de ronfler ?

Après avoir évalué l’importance du ronflement et de son retentissement, le médecin prescrit aux ronfleurs un traitement adapté. Quel que soit le traitement envisagé, des mesures hygiéno-diététiques sont indispensables.

Elles visent à limiter les facteurs favorisants les ronflements :

  • _Eviter l’alcool le soir ;
  • _Arrêter de fumer ;
  • _Supprimer les tranquillisants, les somnifères (ils favorisent le relâchement des muscles) ;
  • _Perdre du poids si nécessaire (en modifiant votre alimentation et en augmentant votre activité physique) ;
  • _Laver son nez matin et soir au sérum physiologique en cas de rhume (traiter l’infection ORL) ;
  • _Apprendre à dormir sur le côté si le ronflement ne se produit que sur le dos ;
  • _Surélever le lit en plaçant des cales sous les pieds du sommier au niveau de la tête de lit ;
  • Contrôler ses allergies.

En 2015, des chercheurs brésiliens et colombiens ont publié des résultats encourageants dans la revue médicale Chest sur l’efficacité de 4 exercices oropharyngés à réaliser soi-même pour réduire l’intensité et la fréquence des ronflements.

Si le ronflement persiste, votre médecin peut vous orienter vers un spécialiste ORL, en vue de réaliser un bilan et de rechercher une cause pouvant bénéficier d’un traitement chirurgical, comme :

  • _Une correction de déviation de cloison nasale (septoplastie)
  • _Une ablation des végétations
  • _Une amygdalectomie.

Une intervention sur le voile du palais par chirurgie, laser, ou par radiofréquence est également possible (selon la cause du ronflement).

  • L’uvulo-palato-pharyngo-plastie (ou pharyngotomie) est l’intervention chirurgicale préconisée en cas de ronflement important avec apnée du sommeil. Il s’agit d’enlever sous anesthésie générale la luette, une partie du voile du palais et la partie supérieure des piliers amygdaliens.
  • La somnoplastie (intervention sur le voile du palais par radiofréquence) « offre l’avantage, par rapport à la chirurgie ou au laser, d’être moins invasive (pas d’ablation chirurgicale), d’être un peu moins douloureuse et surtout d’être réalisée sous anesthésie locale et en ambulatoire« , précise le Docteur Joël Depondt, chirurgien ORL à l’Hôpital Bichat.
  • La vaporisation de l’oropharynx au laser CO2 est également une méthode qui semble donner d’excellents résultats.

Bien sûr, toutes ces interventions dépendent de l’importance des anomalies décelées lors du bilan médical et radiologique.

Les autres traitements

Pour traiter les ronflements, votre médecin pourra également conseiller aux ronfleurs :

  • La pose de gouttières (ou orthèses d’avancée mandibulaire ) la nuit : il s’agit d’un appareil d’orthodontie qui vise à faire avancer la mandibule (mâchoire) inférieure. L’avancée mandibulaire élargit l’espace à l’arrière de la langue et met en tension le voile du palais, diminuant sa vibration.
  • La ventilation spontanée en pression positive (CPAP) en cas de syndrome d’apnées du sommeil : il s’agit d’un masque nasal qui permet une ventilation continue des voies respiratoires pour les garder ouvertes durant le sommeil.
  • doctossimo

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