La réapparition de certaines maladies qui avaient disparu inquiète la Direction de la prévention du ministère de la Santé et de l’action sociale, qui vient d’élaborer un plan national de plaidoyer sur la vaccination de routine pour relancer le Programme élargi de vaccination (Pev).

La pandémie du Covid-19 a entraîné de nombreuses manifestations «anti-vax» dans de nombreux pays, notamment au Sénégal. Et cette méfiance vaccinale a favorisé le retour de maladies quasi disparues, notamment la fièvre jaune, la rougeole et récemment la poliomyélite, avec des effets immédiats sur l’état de santé général et la lutte contre des maladies qu’on avait presque oubliées. Dr Ibou Guissé est inquiet. Membre de l’équipe technique du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips), il renseigne, qu’«il y a des maladies qui avaient disparu et qui sont en train de réapparaitre. Il y a deux ans, on a eu quelques cas de fièvre jaune. L’année dernière, on a eu des cas de poliomyélite, qui avait presque disparu en Afrique.

Donc tout ceci montre qu’on devrait aller vers une relance du Programme élargi de vaccination (Pev) pour vacciner nos enfants afin de les protéger contre les maladies infectieuses contagieuses». Surtout que depuis la pandémie, «nous avons des difficultés pour atteindre les performances fixées dans le cadre de la vaccination de routine par rapport aux objectifs qui ont été assignés par le Pev. C’est parce que la pandémie a freiné les activités de la couverture vaccinale», note Dr Guissé. Il estime que la peur d’attraper le Covid-19 sur un lieu de vaccination a empiré la situation et laissé beaucoup d’enfants sans les vaccins les plus élémentaires. Aussi les perturbations notées dans les services de santé avec le personnel mobilisé dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. Pendant ce temps, regrette-t-il, «beaucoup de personnes ne savent pas actuellement qu’il y a 13 antigènes qui permettent de protéger nos enfants contre 13 maladies infectieuses. Et ça été toujours efficace parce que le Pev a été mis en place depuis 1979».

Et ceci, sans compter l’introduction du vaccin Hpv pour les filles de 9 ans. Ainsi et face à ces problèmes, un atelier a été organisé hier à Thiès par la Direction de la prévention et la Division de l’immunisation, sur appui de l’Ong Speak up Africa, pour élaborer un plan national de plaidoyer sur la vaccination de routine. Ceci, afin «porter le plaidoyer pour avoir non seulement l’attention des autorités au plus haut niveau, mais aussi mobiliser des ressources domestiques en faveur de la vaccination de routine parce que c’est le seul gage qui devrait quand même nous permettre de protéger nos enfants et même des adultes». Dr Ibou Guissé ajoute : «On doit sensibiliser les autorités pour porter le flambeau, comme ça on arrivera à une mobilisation des ressources domestiques.» Surtout qu’au «niveau opérationnel, les comités de développement sanitaire sont très éprouvés et il va falloir mobiliser des ressources supplémentaires pour soutenir les activités de vaccination à ce niveau».

Une invite largement partagée par Nicoles Henriette Dossou Tendeng de la Direction de la prévention. Laquelle indique que l’élaboration d’un plan de plaidoyer en faveur de la vaccination va «renforcer l’engagement des autorités étatiques, mais également l’engagement du secteur privé, des médias, des organisations, dans le financement des activités opérationnelles que le Pev doit mener». Ce d’autant, estime-t-elle, ce dit programme «est performant parce qu’il parvient à atteindre aujourd’hui les 90%, qui sont le résultat escompté. Et ceci grâce au soutien de nos partenaires techniques et financiers, notamment l’Oms, l’Unicef mais aussi des Ong et associations».
lequotidien

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